tu traînes plus d'rêves, solo dans la street. j'marchais jusqu'à mon loft rénové, héritage de ma vieille grand-mère alcoolique. mais elle était cool. elle buvait mais elle tapait pas sur ses gosses. enfin je pense pas. elle sentait juste le vieux vin rouge à trois dollars que tu trouves dans les épiceries de nuit emplies d'odeur de weed. bref. en tout cas ce soir, c'était ta soirée. demain, pas de boulot alors tu t'autorisais une petite sortie en te-boi. histoire de fumer quelques spliffs et de te mettre bien, entre potes. tu pénètres dans cette boite, le cameo nightclub. le nom te fait penser à un de ces bars à putes qu'on peut trouver dans le dark miami. bref, t'es sapé petite chemise noire, petit pull à motifs, casquette blanche visée sur la tête, à l'envers, comme d'habitude. faites-moi péter des margaritas ! au même moment, un coup de feu. putain de nègres, ils vont me foirer ma soirée. je soupire, me baisse par instinct de survie. j'observe, déformation professionnelle. un mec à terre, un mec à nous, un renoi. putain de cubanos de merde. j'te les renverrai à cuba, un cigare dans l'cul. les gens ont peurs, normal. j'sens qu'ça craint. j'le sens vraiment pas.

(oh, vous êtes où là ?)

Cette soirée faut pas la rater, ouais tu le sais bien. T’as bien compris qu’ici y aurait plein de truc intéressant pour te camer. Tu ne te voyais tellement pas rater l’occasion de te la mettre à l’envers. Toujours ce besoin d’aller plus loin dans ta défonce, tu te revoyais à Harvard. Tu te laisses porter par la vibe, tu laisses les ondes te transpercer, tu fermes les yeux, tu rêves.
Un coup de feu. Tu redescends sur terre d’un seul coup. Tu ouvres les yeux et tu vois cet homme qui s’écroule, un mouvement de foule et tu tombes au sol. T’essayes tant bien que mal de te relever, les gens te fonces dessus, t’y arrives pas. T’essayes de te protéger, tu ne peux pas bouger, tu hurles, qu’ils te laissent te relever, t’as pas envie de crever piétinée.



(je suis là.)

la soirée de lancement de 2013 pour le cameo, ça fait partie des soirées inratables. pourtant, j'suis pas du style à aller en boîte, j'préfère de loin être posé dans un bar, dans la rue, ou chez quelqu'un, les boîtes, c'est pas mon truc. mais là, y a pas moyen. tout le monde y va. tout l'gang s'y retrouve, impossible de faire faux plan. puis, avouons-le, ça m'arrange de sortir, d'prendre l'air et tout ça. ça fait du bien, un peu d'temps en temps. un verre à la main, j'danse un collé-serré qui commence à s'faire chaud avec une renoi bien tentante. j'suis interpellé par un des gars, l'air trop sérieux, il veut que j'ramène mon cul avec eux, mais j'suis bien là franchement. j'bouge pas, jusqu'à entendre un coup de feu. putain. c'est quoi c'bordel ? ces bâtards de cubains, j'parie. j'sors direct mon 9mm et j'les rejoins. j'comprends qu'c'est pas eux qui ont ouvert le feu, mais nous. putain. j'ai pas envie là, pas ce soir, merde. ils font chier. j'suis pas d'humeur. j'regarde autour de moi, tout l'monde se barre en courant. ouais, cassez-vous, vous allez vous faire tuer pour rien. j'vois marloes un peu plus loin qui s'fait écraser. putain, j'peux pas la laisser comme ça. j'me sers du flingue, que je pointe sur ceux qui lui marchent dessus pour les éloigner, et j'la relève. « barre-toi d'ici marloes, j'déconne pas, tu peux pas rester » j'peux pas rester à la surveiller, la protéger. que j'arrive à m'protéger moi, ça sera déjà bien.