Cela faisait maintenant un peu plus de deux semaines que j'étais arrivée à Miami et rien de ce que j'avais envisagé ne se déroulait comme prévu. J'avais débarquée à l'aéroport de la ville pleine d'espoirs et d'illusions. J'étais persuadée qu'ici je serais accueillie à bras ouverts et qu'une grande carrière m'attendait. J'y avais mis une bonne partie de mes économies, avait trouvé un hôtel où je pourrais loger en attendant de gagner de l'argent me permettant de trouver un logement à la hauteur de mes ambitions. Ma première impression sur la ville je la qualifierais d'émerveillement. Le cadre, le climat, les gens, tout était tellement différent de ce que j'avais connu à New York. Et bien entendu, dans ma vision des choses, c'était tellement mieux.
Pourtant je me heurtais rapidement à des difficultés que je n'avais pas imaginées. Le contrat qui, dans mes rêves, m'attendait avec la gloire et l'argent était beaucoup moins évident que je ne le croyais. Il y avait même beaucoup d'obscurité autour de ce que l'on me proposait. Mais ça ne pouvait qu'être provisoire. Et je passais ces premiers jours à courir la ville pour découvrir les endroits à la mode, les boutiques aussi. Il faut dire que j'adore faire les boutiques. Cela a un revers puisque faire les boutiques pousse à dépenser de l'argent et je commençais à me rendre compte que mes ressources financières n'étaient pas illimités. C'est tellement plus facile quand les parents sont là pour remplir la bourse quand elle se vide. Mais là je devais me débrouiller seule et, malgré tout, cette situation commençait à m'inquiéter, sans que je veuille le reconnaître. Et comme il n'était pas question pour moi de faire amende honorable vis à vis de mes parents, je ne pourrais me permettre de faire appel à leur argent.
Les premiers soirs j'avais profité de ce qu'offre la ville et j'étais sortie presque tous les jours. Là aussi je m'étais rendu compte rapidement que l'argent file vite. Alors en cette fin d'après-midi je me suis rabattue sur quelque chose de beaucoup moins coûteux, le Starbucks du coin, beaucoup plus raisonnable en terme de budget. Je suis attablée à la terrasse, face à mon café avec son petit pot de lait, en train de faire le bilan de cette première période passée à Miami. Heureusement le soleil vous met facilement du baume au coeur et je constate que mon bronzage commence à être intéressant. Je n'en suis pas encore à rivaliser au point de vue couleur de peau avec tous les blacks qui pullulent dans cette ville. Je ne suis pas dépaysée par rapport à New York, sauf que le quartier où j'habitais dans la grosse pomme était un peu privilégié. Mais ici c'est tellement agréable de pouvoir se balader avec des tenues vestimentaires légères. Cela met du baume au coeur. Je regarde passer les gens et cela fait au moins trois fois que je vois passer et repasser un black, solidement bâti. Je me demande ce qu'il fait là. Mais je replonge aussitôt dans mes pensées, cherchant à imaginer comment j'allais pouvoir me sortir de mes difficultés. J'allais devoir trouver un job si je voulais que mon expédition ne tourne pas au fiasco.